jeudi 26 juin 2008

Lu et approuvé / Les piliers de la terre

Les piliers de la terre,

Ken Follett


Alors qu’on pend son bien-aimé, une jeune femme lance une malédiction à trois notables (un prêtre, un moine et un chevalier) responsables selon elle de sa mort. On est en 1123 dans le Sud de l’Angleterre et ce roman nous mène jusqu’en 1174, autant dire que de l’eau va couler sous les ponts, que des jeunes gens vont périr et que la société va connaître quelques bouleversements. Ken Follett, spécialiste du roman d’espionnage, n’a pas perdu son sens du rebondissement et du contre-pied dans cette fresque romanesque et historique. Il peint surtout des personnages haut en couleurs, tous exceptionnels à leur façon car il en faut de la force, du courage ou de la ruse pour survivre dans cette époque trouble qu’est le Moyen-Âge. Il y a les vertueux d’un côté : le prieur Philip qui veut rendre prospère sa ville de Kingsbridge, Tom le bâtisseur qui rêve de construire une cathédrale, Aliéna qui se bat bec et ongles pour honorer la mémoire de son père et rendre à son frère le comté que la famille a perdu. Il y a les vicieux de l’autre : William, le comte arrogant et sanguinaire, Waleran, le prêtre qui conspire pour sa gloire personnelle. Sans oublier Ellen la sorcière qui fait trembler les âmes les plus endurcies. Mais l’héroïne de ce roman est sans conteste la cathédrale, synonyme du pouvoir : elle cause les pires tourments à ses admirateurs mais aussi à ses détracteurs qui essayeront de l’abattre par tous les moyens. L’Angleterre, frappée par une guerre de succession, permet à Ken Follett de parler de ce qu’il aime le plus : les petites et hautes trahisons. Passionnant.

jeudi 5 juin 2008

Lu et approuvé/Retour à Coal Run


Retour à Coal Run,

Tawni O'Dell



Premières lignes, bonnes impressions : un mineur, immigré ukrainien installé à Coal Run, s’en va comme chaque matin à l’aurore dans le ventre de la terre. Quelques minutes plus tard, une explosion réveille les habitants de la cité qui se précipitent vers la mine en feu. Mais Tawni O’Dell ne nous refait pas un Germinal et s’éloigne de la condition ouvrière pour aborder la question des sentiments.
Mr Zoschenko laisse derrière lui sa femme et ses deux enfants. C’est à travers son fils que l’on revit l’histoire de la ville et de la famille : Yvan, star de football américain est stoppé en pleine ascension par une vilaine blessure à la jambe. Après 16 années en Floride, il reçoit une curieuse lettre qui l'incite à revenir sur ces terres natales et sur son passé qu’il a fui...
Il y retrouve Jolene, sa sœur belle et rebelle, mère de trois enfants de trois pères différents ; Chrystal, dans le coma depuis 20 ans après avoir été battue par son mari qui va tout juste sortir de prison ; Val, le voisin de son enfance revenu amputé de la guerre du Vietnam…Des personnages attachants affluent dans ce roman qui réunit les ingrédients d’un film à succès : intrigues policières et sentimentales, révélations au compte-goutte qui nourrit un suspens grandissant même si on peut regretter les va-et-vient confus dans le passé. Sans oublier une peinture de la misère sociale en Pennsylvanie.