jeudi 7 janvier 2010

Lu et approuvé/Mon chien Stupide

Mon chien stupide,
John Fante

Stupide est le nom donné à un chien errant que recueille la famille d’Henry Molisse, le personnage principal. En fait, c’est plutôt ce chien qui s’est invité chez eux : il est si gros qu’il a d’abord été pris pour un ours. Ce chien est bourré de défaut, et notamment celui de vouloir s’accoupler à tous les hommes qui passent, les femelles de son genre le laissant complètement indifférent. Henri Molisse se retrouve quelque peu en cette bête épaisse et s’attache à lui au grand dam de son épouse et de ses quatre enfants. Scénariste et écrivain raté, il végète dans sa maison au bord de mer. Il se berce d’illusions, imaginant vivre à Rome pour retrouver ses racines italiennes. Sa femme, bonne à tout faire, même les dissert de son fils, est totalement dépassée par les événements. Les enfants sont tous des têtes à claque : cupides, fainéants, instables, égoïstes…Bref, une petite maison de fou où la communication entre parents et enfants n’est pas facile. Jusqu’au jour de leur départ, qui rend la maison bien vide…Ce petit roman loufoque vous plaira si vous aimez les esprits cyniques et le parler vrai ! Sinon, passez votre chemin.

mercredi 6 janvier 2010

Lu et approuvé/L'âme noire

L’âme noire,

Liam O’Flaherty

C’est un roman sur les sensations et les émotions, exigeant à lire ! Mais quelle force il dégage ! Les paysages y constituent des personnages à part entière, tourmentés ou tranquilles, orageux ou doux, à la faveur du roulement des saisons, de l’hiver à l’automne. Le climat sur l’île isolée d’Inverara en Irlande a un impact immédiat sur les habitants, aux caractères également fluctuants et même insaisissables. Le héros du roman, « l’étranger » comme l’appelle les habitants de l’île, arrive avec ses blessures de guerre, tout comme l’auteur très affecté psychologiquement pas son expérience dans les tranchées lors de la Première guerre mondiale. Il s’installe comme par enchantement chez un couple de paysans qui se détestent profondément et qui n’ont jamais consommé leur union. Ils forment un mariage à trois des plus boiteux. La jeune Mary, en mal d’amour, tombe sous le charme de l’étranger, mais celui-ci n’est pas un être facile à aimer et à apprivoiser. John le Rouge est malade de jalousie mais trop lâche pour chasser l’étranger. Le héros est lui dégoûté et attiré irrésistiblement par la vie de paysans, passant de l’amour à la haine dans un claquement de doigt pour tout ce qui l’entoure : les gens, les paysages, la vie en général. Nous le suivons, comme envoûté, dans ses pérégrinations physiques et intellectuelles.