dimanche 30 mai 2010

Lu et mitigé/Une folle passion

Une folle passion,
Angela Huth
Avec un titre pareil, Une folle passion, on peut s'attendre à un roman à l'eau de rose...Et effectivement, on a une bonne dose de romantisme et de naïveté, contrebalancée par une histoire de harcèlement et par de grossiers personnages. Viola est une jeune femme anglaise, belle et intelligente, qui ne fait rien de particulier de sa vie, mais qui vit bien néanmoins , éperdumment amoureuse de Richard le docteur...
Viola est tellement belle et insaississable que Harry Antlers, metteur en scène américain, tombe éperdumment amoureux d'elle et sera capable de tout (et du pire) pour l'impressionner. Les aspects positifs de ce roman serait une intrigue et une écriture facile à lire, même si l'auteur s'égare parfois dans la description de la garde-robe de la jeune femme ou dans la décoration de sa maison (merde, on n'est pas dans un magazine féminin!)
Je reprocherai à ce roman une histoire trop pleine de bons sentiments, avec des seconds rôles sans consistances, qui ne sont que des marionnettes pour l'auteur...qui visiblement avait envie de belles histoires d'amour qui finissent bien. Du coup, les personnages comme les situations ne semblent pas très réalistes ou très idéalisées. Enfin, ça vaut bien un Anna Galvada.

samedi 15 mai 2010

Vu et approuvé/BRMC

Black rebel motorcycle club,
Bataclan


Comment un groupe de rock aussi sombre peut-il être aussi lumineux sur scène? Mais oui, comment font ils, les Black Rebel Motorcycle Club (BRMC), pour nous faire planer avec tant de légèreté, alors que leurs morceaux envoient du lourd? Mystère, magie, talent?
Disons-le franchement, BRMC a deux très bons albums : leur premier album éponyme et leur album Howl très folk et country. Ils n'hésitent pas d'ailleurs à les interpréter sur scène, déclanchant une vague d'enthousiasme dans la foule, avec un Spread your love ou un Ain't no easy way. Le 5e album est loin d'égaler les œuvres précédemment citées : des mélodies qui ne nous ont pas fait grande impression à la première écoute (excepté Beat the devil's tatoo) se révèlent bien plus puissantes sous les coups de buttoir de Robert Turner et Peter Hayes. En plus d'un bon jeu de guitare, basse, harmonica et tambourin, les deux chanteurs disposent d'une voix limpides comme de l'eau de roche, aussi à l'aise en a capella que dans les passages en force. Surprenant, n'est-ce pas pour un groupe aux sons crasses et tapageurs?
BRMC peut tout se permettre. Même de jouer des morceaux pendant plus de 6 minutes, sans que le public ne prenne la poudre d'escampette (quand tant d'autres se limitent à trois minutes pour passer à la radio). Et c'est peut-être ça qui manque à d'autres groupes, la possibilité de pouvoir installer un morceau dans la durée, de le laisser filer avec quelques improvisations, puis de le reprendre là où on l'avait laissé, de ne pas s'offusquer qu'un public adulte n'entame pas de pogos endiablés. On dirait même que les mouvements de foule les effraient puisque Peter Hayes a interrompu le concert pour un problème survenu sous ses yeux (mais on ne saura lequel!) Et oui, parce que nous, on n'avait d'yeux que pour eux!

L'info en plus : Si vous avez raté cette prestation mémorable, une séance de rattrapage aura lieu à Rock en Seine le vendredi 27 août 2010.

Lu et approuvé/L'oeil le plus bleu

L'oeil le plus bleu,
Toni Morrison


Pour son premier roman, Toni Morrison plante le décor : des familles noires dans une petite ville de l’Ohio dans les années 40 où la violence est latente, affleure à la surface, puis finit par éclater…Pecola, petite gamine noire et laide, à peine pubère et déjà violée par son père, est vouée à un sombre avenir. Elle est hébergée dans la famille de Claudia et Frieda, deux fillettes dont les capacités de révolte et de résistance sont bien plus fort es que chez la timide Pecola.
Toni Morrison peint toute une galerie de personnages et de situations pour reconstruire le fil de l’histoire de Pecola, comme si les malheurs ne s’abattaient pas au hasard, mais étaient le fruit d'une longue lignée familiale...A une époque où les noirs étaient considérés comme des paria, le dénominateur commun s’appelle la misère. Ne reste donc que le rêve, celui d’avoir les yeux bleus, pour échapper au mépris lié à la condition de petite fille noire.

Vu et approuvé/Revolver


Revolver,

Bataclan



Après trois chansons exécutées comme au studio, c’est-à-dire sans aucune audace par rapport à leur album, on commence à s’inquiéter devant la performance des Revolver. On ne sait si c’est la vigueur de leur tube, Get around town, qui les réveille de leur torpeur ou les libère de leurs angoisses, toujours est-il que le concert prend alors une autre tournure...Et devient un vrai live!

Les passages instrumentaux sont l'occasion pour le groupe de montrer toute l'étendue de son talent et de se lâcher plus facilement : ils iront même jusqu'à faire danser la fosse sur un slow (et dérouteront plus d'un amateur de rock plus habitué au pogo). Sans pour autant devenir des bêtes des scènes, les trois comparses parviennent à enflammer la salle. A leur décharge, il faut dire que leur pop de chambre nécessite une certaine coordination, notamment pour les mélodies polyphoniques.



Mustang (1ère partie)

Coiffez-vous d’une banane comme dans les fifties, prenez votre voix la plus grave et sensuelle, déhanchez-vous sur des rythmes effrénés ; et vous voici de retour dans les années 50 et au cœur de la vague rockabilly. Sauf qu’on est en 2010 : et un mec qui imite Elvis Priestley, respirant comme un cheval essoufflé dans son micro, baragouinant des paroles anecdotiques, ne fait plus l’unanimité. Mustang n’est pas assez décalé pour être drôle, et pas assez novateur pour être pris au sérieux. Mais l’envie y était…