lundi 8 juin 2009

Vu et approuvé/Good morning England

Good Morning England,
Richard Curtis

Même si on a le mal de mer, on aimerait bien embarquer à bord du bateau où émet Radio Rock! Ce film retrace la vie de cette radio pirate dans les années 60 qui narguait les autorités britanniques depuis la mer du Nord, en diffusant de la musique pop et rock. La B.O. rassemble "la crème de la crème" musicale des années 60 : the Kinks, the Rolling Stones, the Cream, Leonard Cohen...
Pour la petite histoire, Carl, adolescent encore mal degrossi, est renvoyé du lycée et confié à son oncle, le patron de la station. Il découvre une vie décadente et détonante, faisant un apprentissage accéléré de ce qui ne s'apprend pas à l'école : l'alcool, la drogue, la baise , tryptique sacré du rock'n'roll. Il fait la connaissance de personnages atypiques, tous plus barrés les uns que les autres, potaches jusqu'à la moelle épinière, amoraux parfois, amicaux souvent. C'est une franche camaraderie qui règne à bord, essentiellement masculine, les femmes n'étant là que pour faire la cuisine ou se prêter à une partie de jambe en l'air.
Dans un humour parfaitement british, le réalisateur Richard Curtis déroule une comédie hilarante. Et tant pis pour le bon goût, pour les caricatures, pour les approximations. On rit de bon coeur, jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. Peut-être parce que ce film est authentique : Richard Curtis écoutait lui-même les radios pirates dans son lit quand il n'était encore qu'un ado et sait nous transmettre ce frisson qui a pris les Anglais aux tripes. Car ce n'est pas seulement une révolution musicale qui était en route, mais aussi un changement profond des moeurs.

Vu et approuvé/Gran Torino

Gran Torino,
Clint Eastwood

Il y a un plaisir jouissif à voir un octogénaire aigri maltraiter la racaille juvénile qui se croit toute puissante; il y a davantage un malaise à l'écouter tenir des propos racistes et s'arcbouter sur ses valeurs passéistes, toujours une arme à porté de main et un juron bien senti pour ses voisins asiatiques. Walt Kowalski représente une caricature de l'Amérique conservatrice : ne lui manque que la foi, qu'il a sans doute perdue dans la guerre de Corée! Il refuse ainsi de se confesser malgré les dernières volontés de sa femme, décédée.
Mais, comme par enchantement, le regard de Walt Kowalski va changer avec l'arrivée de Thao dans sa vie, le fils de ses voisins qui se trouve malgré lui embarqué dans un gang. Son bizutage? Voler la Gran torino de Kowalski mais le vieillard l'en empêche...Pour se faire pardonner, Thao doit lui rendre de menus services...
Clint Eastwood prend, comme souvent, le temps d'installer le décor, de dérouler son intrigue, d'entrer dans la peau des personnages, ce qui pourra sembler long à certains.Sous son air dramatique, le film cache une tonalité plus comique, avec des répliques et des situations qui font clairement rire le public. Mais il ne faudrait pas non plus que cela rende notre anti-héros sympathique...Quoique, il est toujours temps de se racheter!