mardi 27 avril 2010

Vu et approuvé/Alice au pays des merveilles

Alice au pays des merveilles,
Tim Burton


Ce n’est pas le meilleur des Tim Burton et pourtant le sujet était parfait pour lui : l’adaptation d’Alice au Pays des Merveilles, une fable complètement folle sur une petite fille qui découvre un monde sous-terrain peuplé de doux-dingues et de cinglés féroces…Dans l’adaptation au cinéma, Alice a 19 ans et retombe dans le terrier de son enfance, elle arrive à point nommé pour combattre un dragon pour le jour « fabrieux. » Le scénario respecte bien je trouve l’écriture et les tournures de Lewis Carroll mais il pêche plus dans l’inventivité : qu’y a-t-il d’original à créer une épée de type Excalibur que seule Alice peut manier ? Qu’y a-t-il d’innovant dans le méchant dragon qu’Alice doit tuer ? Y avait-il besoin d’aller chercher ces éléments convenus dans d’autres contes de fée ? Aïe, et si Burton manquait d’inspiration ?
Heureusement, qui mieux que Burton peut nous transporter avec autant d’aisance dans son monde onirique ? Les personnages et les décors sont bien trouvés : Johnny Depp est fantastique dans le rôle du chapelier qui prend une vraie épaisseur dans le film contrairement au livre où il n’est qu’un personnage secondaire parmi tant d’autres, la reine blanche punk et maniérée est une réussite, tout comme la reine rouge à la tête surdimensionnée. Le spectacle est plaisant, mais ne restera pas forcément dans les mémoires.



Lu et approuvé/Et ce sont les chats qui tombèrent


Et ce sont les chats qui tombèrent,
Tom McCarthy




La couverture de ce roman représentant un dandy anglais en chapeau melon, presque en lévitation, tenant un parapluie à la main m’a fait l’effet d’un Magritte. Qui dit Magritte dit surréalisme, qui dit surréalisme dit j’achète…Me voilà donc avec Et ce sont les chats qui tombèrent entre les mains : le narrateur a reçu un coup sur la tête (cela pourrait être le ciel, un piano ou un seau d’eau…nous ne le saurons point) qui le plonge dans le coma. A son réveil, il a perdu en partie sa mémoire mais a gagné 8 millions et demi de livres grâce à son accident. Son rêve est de retrouver un geste fluide tel un Robert De Niro ouvrant un frigo, de se sentir de nouveau vivant…Pour cela, il fait appel à la Société Contrôle du temps et un certain Naz pour mener à bien son projet fou : trouver un immeuble qui correspond à ses souvenirs et l’aménager avec une rigueur toute mathématique, trouver des acteurs qui y joueront ses anciens voisins de palier, faire ce qu’il appelle des « reconstitutions » où il répète à l’infini des mouvements parfaits, comme passer devant la dame au foie qui dépose ses poubelles sur son palier…Bizarre, n’est-ce pas ? A force de faire le grand écart entre réalité et fiction, le narrateur pourrait bien en déchirer la couture de son pantalon…