lundi 28 décembre 2009

Vu et approuvé/Drôle de Noël de Scrooge

Le drôle de Noël de Scrooge,
Robert Zemeckis


Ce film d’animation a beau reprendre un conte de Noël de Charles Dickens, il n’est pas à mettre devant n’importe quelle paire d’yeux, et surtout pas ceux des enfants en bas âge ! Car il pourrait bien les traumatiser, à commencer par le vieux Scrooge qui porte la vilenie sur son visage. Il est d’un effrayant réalisme, grâce à la motion capture, technique qui consiste à capter les mouvements d’un acteur et de les renvoyer vers un univers virtuel. C’est Jim Carey, l’as de la grimace, qui a prêté sa gestuelle à une dizaine de personnages du film. L’histoire est connue : Scrooge est riche comme Crésus et avare comme pas deux. Autant dire qu’il déteste la période de Noël, période où les miséreux font appel à sa bonté et à sa générosité, deux qualité dont il est dépourvu. La veille de Noël, des fantômes viennent le hanter et lui font (re)découvrir son passé, son présent et son avenir, pour lui donner une leçon de vie. Grâce à la 3D –enfin un film qui justifie qu’on paye 3 euros de plus pour des effets spéciaux- on survole à cent à l’heure la ville, on passe entre les flocons de neige, bref on est vraiment dedans. Les images sont superbes, l’intrigue est intéressante, de quoi passer un bon moment de cinéma.

lundi 21 décembre 2009

Lu et approuvé/le jeu au casino

Casino,
les accros du jeu


Mémoires d’un tricheur,
Sacha Guitry


« Un plat de champignon le rendit orphelin » : voici le postulat de départ de ce petit livre jouissif ! Le narrateur a volé des sous dans la caisse de ses parents et se trouve puni de dîner, un dîner qu’il a bien fait de rater puisque les champignons étaient empoisonnés. Parce qu’il a volé, il a la vie sauve ! De quoi en tirer une philosophie de vie légèrement retorse…Le destin fait le reste : le narrateur devient groom dans un grand hôtel, puis croupier dans un casino de Monaco, des sphères professionnelles à éviter quand on a une moralité limitée. Il fréquente et observe le grand monde, rêve d’être l’un des leurs et met ses longues heures d’études et d’apprentissage à profit. Il devient un tricheur invétéré. Le style est vif et limpide, rempli de maximes à la Guitry : « Etre riche, ce n’est pas avoir de l’argent – c’est en dépenser ! ». On n’en attendait pas moins !

24 heures de la vie d’une femme,
Stefan Zweig


Scandale dans une pension de la riviera : une femme mariée est partie sans laisser de trace avec un inconnu. Les pensionnaires n’ont pas de mots assez durs pour qualifier le comportement dépravé de cette femme, à l’exception du narrateur qui tente de comprendre quelle mouche l’a piquée. Mais cette histoire n’est qu’un prétexte pour Zweig pour évoquer une histoire plus passionnante encore : celle d’une vieille aristocrate anglaise qui vient se confier au narrateur et faire remonter de vieux souvenirs. Elle fréquentait alors les casinos. Elle y observait les mains des joueurs, révélatrices d’un caractère, d’une âme tout entière. Jusqu’au jour où elle tombe sur les mains qui l’ensorcellent, qui lui font souffrir mille tourments, qui la précipitent au bord du gouffre. Zweig nous offre une description corporelle et psychologique de haut vol et a l’art de dévoiler son récit au compte-goutte, ménageant son suspens et ses effets. Ne pas attendre 24h de plus pour dévorer ce livre !

jeudi 10 décembre 2009

Lu et mititgé/Celle qui plantait les arbres

Celle qui plantait les arbres,
Wangari Muta Maathai



Comment une fille de paysan kenyan peut-elle recevoir un prix Nobel de la paix ? En plantant des arbres…Et non, ce n’est pas une blague, c’est même la vie et le combat de Wangari Muta Maathai. Fille de paysan donc, de la tribu kikuyu, Wangari assure les corvées ménagères et agricoles avec sa mère, jusqu’à ce qu’une opportunité s’ouvre à elle : l’école. Une vraie porte ouverte sur le monde qui la conduira jusqu’à une université américaine, grâce aux bourses offertes par J.F Kennedy.
De retour au pays, Wangari rate un poste de biologiste parce qu’elle est une femme ; elle sera sans cesse freinée dans sa carrière pour des raisons sexistes, mais parviendra tout de même à faire des recherches dans le domaine vétérinaire et devenir doyenne de la faculté de Nairobi. Sa réussite dans un monde d’homme fait grincer des dents au sommet de l’université et donc de l’état ! Son mari même demandera le divorce invoquant une trop forte tête et le juge lui donnera raison…
Mais Wangari n’est pas femme à baisser les bras : en 1977, elle crée le mouvement de la ceinture verte, pour replanter des arbres partout au Kenya, sauvegardant ainsi un écosystème fragile et assurant la survie des paysans. Ses convictions écologiques, féministes et politiques lui vaudront plusieurs arrestations et agressions arbitraires. Elle s’est notamment opposée au projet d’une tour dans le parc Uhuru et à des projets immobiliers dans la forêt. Dans les années 90, Wangari s’est lancée dans la politique et s’est présentée aux élections, sans succès. Elle a ensuite fondé le parti vert Mazingira et est entrée en 2002 au gouvernement. Elle a reçu le prix Nobel de la Paix en 2004.
Evidemment, le témoignage de Wangari est passionnant. Il nous éclaire sur un pays, de la colonisation à la démocratie, en passant par l’indépendance et des années de corruption. Il nous donne le regard d’une personne du pays, forcément différent de celui que peut porter les occidentaux, anciens colonisateurs ou ONG sur place, qui ont généralement davantage voix au chapitre dans les pays occidentales. Il nous donne surtout une leçon de courage, indifféremment de là où l’on habite et où l’on vit. Mais cela reste l’ouvrage d’une scientifique et il manque un peu de passion, de souffle, d’envolées littéraires. Ce n’est guère pour son style qu’on appréciera cette autobiographie.

Vu et approuvé/Paranormal activity

Paranormal activity,
Oren Peli


C’est fou de voir à quel point une porte qui claque toute seule peut nous faire bondir de nos sièges de cinéma. Avec un minimum de moyens et des ficelles vieilles comme le monde, Oren Peli produit un maximum d’effet dans Paranormal Activity. Ce huis clos se déroule dans une maison tout ce qu’il y a de plus banal, avec un couple tout ce qu’il y a de plus banal, mais frappé par des d’étranges phénomènes, qui surviennent la plupart du temps pendant leur sommeil. Le couple achète une caméra pour filmer ces incidents et le spectateur se trouve dans une position de voyeuriste, convié à une sorte de cinéma-réalité, qui lui permet de se projeter dans la vie pas si ordinaire de ce couple. Le côté amateur avec la caméra à l’épaule et le jeu des acteurs, loin des paillettes d’Hollywood, renforcent ce sentiment d’empathie. Le scénario s’appuie sur des peurs qui nous ont tous titillé un jour : des canalisations qui claquent, des marches qui craquent, des bruits sourds alors qu’on est bien tranquille au fond de son lit…De fait, dès que la nuit tombe et que le compteur de la caméra tourne, on sait qu’on va assister à des scènes effrayantes et on se prépare donc à avoir peur…Résultat : une mise sous tension tout le long du film, et des phénomènes paranormaux qui vont crescendo, jusqu’à la scène finale qui pourrait bien arracher quelques cris.