jeudi 10 décembre 2009

Lu et mititgé/Celle qui plantait les arbres

Celle qui plantait les arbres,
Wangari Muta Maathai



Comment une fille de paysan kenyan peut-elle recevoir un prix Nobel de la paix ? En plantant des arbres…Et non, ce n’est pas une blague, c’est même la vie et le combat de Wangari Muta Maathai. Fille de paysan donc, de la tribu kikuyu, Wangari assure les corvées ménagères et agricoles avec sa mère, jusqu’à ce qu’une opportunité s’ouvre à elle : l’école. Une vraie porte ouverte sur le monde qui la conduira jusqu’à une université américaine, grâce aux bourses offertes par J.F Kennedy.
De retour au pays, Wangari rate un poste de biologiste parce qu’elle est une femme ; elle sera sans cesse freinée dans sa carrière pour des raisons sexistes, mais parviendra tout de même à faire des recherches dans le domaine vétérinaire et devenir doyenne de la faculté de Nairobi. Sa réussite dans un monde d’homme fait grincer des dents au sommet de l’université et donc de l’état ! Son mari même demandera le divorce invoquant une trop forte tête et le juge lui donnera raison…
Mais Wangari n’est pas femme à baisser les bras : en 1977, elle crée le mouvement de la ceinture verte, pour replanter des arbres partout au Kenya, sauvegardant ainsi un écosystème fragile et assurant la survie des paysans. Ses convictions écologiques, féministes et politiques lui vaudront plusieurs arrestations et agressions arbitraires. Elle s’est notamment opposée au projet d’une tour dans le parc Uhuru et à des projets immobiliers dans la forêt. Dans les années 90, Wangari s’est lancée dans la politique et s’est présentée aux élections, sans succès. Elle a ensuite fondé le parti vert Mazingira et est entrée en 2002 au gouvernement. Elle a reçu le prix Nobel de la Paix en 2004.
Evidemment, le témoignage de Wangari est passionnant. Il nous éclaire sur un pays, de la colonisation à la démocratie, en passant par l’indépendance et des années de corruption. Il nous donne le regard d’une personne du pays, forcément différent de celui que peut porter les occidentaux, anciens colonisateurs ou ONG sur place, qui ont généralement davantage voix au chapitre dans les pays occidentales. Il nous donne surtout une leçon de courage, indifféremment de là où l’on habite et où l’on vit. Mais cela reste l’ouvrage d’une scientifique et il manque un peu de passion, de souffle, d’envolées littéraires. Ce n’est guère pour son style qu’on appréciera cette autobiographie.

1 commentaire:

Avis de lecture a dit…

Un superbe livre que je vous recommande. Une belle plume : C'est l'occasion d'en savoir plus sur ce personnage qui est née dans la brousse et a qui le monde a décerné le prix Nobel de la paix. Son mouvement a permis de faire planter 51 millions d'arbre à ce jour !!