jeudi 24 avril 2008

Vu et desapprouvé/ There will be blood


There will be blood, Paul Thomas Anderson



Quand tout le monde crie au chef d'oeuvre et que vous tombez sur un film qui ne vous touche pas, vous êtes forcément déçu! Bande annonce choc, acteurs de renom, réalisateur reconnu, adaptation d'un roman d'Upter Sinclair : cela semblait si prometteur!
Déjà, encore une tromperie sur la marchandise avec une bande annonce qui laissait croire à un duel de choc entre un jeune fou de Dieu en transe et un pionner du pétrole sans foi ni loi. Or L'Eglise et le capitalisme ne s'affrontent pas; ils cohabitent tant bien que mal ce qui est sans aucun doute encore vrai dans l'Amérique d'aujourd'hui. Tout le monde est si gentil et naïf dans le grand ouest américain qu'on cède un peu trop facilement à cet entrepreneur dont tout le monde sait que ses méthodes ne sont pas très catholiques. Ca paraît un peu gros et on aurait bien envie que quelqu'un lui résiste! Certes, c'est une qualité qu'un film nous emmène là où on ne l'attend pas mais il manque un "je ne sais quoi" qui me laisse perplexe.
Même la bande-son signé Jonny Greenwood, guitariste de Radiohead, dont je suis pourtant fan, m'a plus fait l'impression d'un bruit irritant qu'autre chose. Heureusement, les acteurs sont fidèles à leur bonne réputation ce qui n'empêche pas le film de s'écouler lentement.On ne va pas jusqu'à s'ennuyer parce qu'on sait qu'il va y avoir de l'action, qu'il va y avoir du sang (si, si , on nous l'a dit dans le titre) mais il faudra attendre la dernière minute!

mercredi 23 avril 2008

Lu et approuvé / Paul Dexter

Train, Paul Dexter

Ne vous y trompez pas, Train n'est pas une épopée ennuyeuse sur le rail mais le surnom donné à un gamin doué pour le golf. La seule comparaison valable avec le train, c'est que ce roman est comme un TGV lancé à 515,3 km/h (record du monde, j'ai vérifié) et que l'on se prendrait en pleine face. Percutant! Heureusement, ce n'est que de la fiction et vous vous en relèverez, tout juste un peu sonné.
Train est caddy dans un club de golf mais se fait virer, son beau-père violent l'a (en quelque sorte) éloigné de chez lui, il trouve comme compagnon de route un vieux fou. Si ce roman se passait aujourd'hui, on se dirait que Train a la poisse qui lui colle aux semelles et qu'il est impliqué dans des embrouilles bien malgré lui. . Mais sa malédiction tient juste au fait d'être né noir, dans les années 30 en Californie, dans une société qui ne les admet pas et les persécute. Sauf un policier répondant au nom de Packard si plein de bonnes intentions à son égard que ça en devient suspect.
Ce policier est le fil conducteur du roman, le lien entre ce jeune noir talentueux qui évite le contact des blancs mais aidés par l'un d'entre eux et une femme blanche militante pour l'égalité raciale, violée et brutalisée par des truands noirs. Ca ressemble à un schéma de pensée de vieux colonialistes racistes posé ainsi mais comme chacun sait- à part Georges W. Bush -tout le monde n'est ni tout blanc ni tout noir dans ce bas monde! L'auteur inverse subtilement la vapeur en révélant au fur et à mesure la part d'ombres de ces personnages. L'intrigue est touffu, les situations complexes et le dénouement inattendu, le tout servi sous une pression constante.

mercredi 16 avril 2008

Vu et approuvé/Wes Anderson


A bord du Darjeeling limited, Wes Anderson


Ca commence à peine que c'est déjà fini : après une scénette d'un Américain à Paris où il évidemment question d'amouuuuuuuuur, le générique de fin s'enclenche au bout de dix minutes. De quoi dérouter le spectateur! Il faudra attendre la fin du "vrai" film pour comprendre le début du "faux film", le vrai qui commence sur des chapeaux de roues ou plutôt sur un quai de gare quelque part en Inde. Trois frères se retrouvent à bord du Darjeeling limited, rassemblés par l'aîné qui a frôlé la mort, pour une quête spirituelle. La mort rôde partout dans ce film puisque les héros ont perdu leur père un an plus tôt et se sentent orphelins de leur mère partie méditée sur les cimes asiatiques. Ce "train movie" n'est pas triste pour autant! La quête de sens se transforme en déroute insensée: humour décalé, comique de répétition, scènes cocasses, personnages loufoques peuplent cette comédie. Les images de l'Inde sont de toute beauté, que ce soit le foisonnement des couleurs lors des passages comiques ou la sobriété du blanc et du sable pour les événements tragiques. Très esthétique.

dimanche 13 avril 2008

Vu et approuvé/ Coming soon

Coming Soon

Coming soon est une tribu atypique composée de sept membres, oscillant entre l'âge ingrat et jeune adulte : Alex Banjo, Leo Beer Creek, Howard Hugues, Ben Lupus, Croline Van Pelt, Billy Jet Pilot et Mary Salomé. Bien qu'ils soient français, c'est plutôt du côté du folk ou anti folk américain que cette joyeuse bande se situe, quelque part entre les rocheuses et les plaines arides. Puisqu'ils ont dessiné leur propre carte dans leur packaging, on dira à la croisée des chemins des Southern seas, land of Nod, Nashville ou Notre Dame. Le plus jeune (15 ans) chante des mélodies légères et rafraîchissante d'une voix un peu haut perchée et nasillarde. Pourvu qu'il ait déjà fait sa mue et ne perde pas ce timbre en grandissant! Les balades et textes plus profonds sont reservés aux grands, au sens propre comme au figuré, puisque le plus vieux dépasse bien de 50 cm ses camarades. Avec son complet noir jusqu'au chapeau et sa chemise à rayure, c'est lui qui mène la danse sur scène et s'écarte d'un jeu un peu stéréotypé. On peut regretter que les deux filles présentes ne fassent que de la figuration puisque les choeurs sur l'album laissent penser qu'elles peuvent prétendre à d'autres rôles. On s'étonnera aussi qu'ils ne peuvent jouer leur chanson tant attendue "Vampire", entendue dans la BO de Juno et réclammée par le public : "On n'a pas le droit" s'excusent-ils. Si un groupe indépendant, sorti sur un label indépendant (Kitchen music) et présent sur la BO d'un film indépendant ne peuvent pour des questions de droit jouer leur chanson-phare, on pourrait croire que le mot indépendant est légèrement... galvaudé.
La Flèche d'Or