jeudi 13 août 2009

Lu et approuvé/Une odeur de gingembre

Une odeur de gingembre,
Oswald Wynd

Ce roman est remarquable à tous égards.
1. Pour l’histoire d’une vie, celle de Mary MacKenzie qui commence sous les meilleurs auspices, puisqu’elle part de son Ecosse natale pour rejoindre son époux anglais en Chine. Elle découvre une culture très différente et consume un mariage sans saveur. Presque par hasard, elle tombe sous le charme d’un militaire japonais et tombe enceinte. Elle devra alors fuir au Japon et se débrouiller seule dans un pays inconnu.

2. Pour la grande histoire, celle qui tient de toile de fond au roman, traitant à la fois de l’impérialisme britannique en Chine, du nationalisme exacerbé des Japonais, du capitalisme américain, des guerres qui secouent le monde. Tout cela se passe dans la première moitié du XXe siècle et le monde connaît de grands bouleversements, aussi bien sur un plan historique que technique.

3. Pour la psychologie du personnage. Mary part en Orient avec des yeux d’enfants et découvre déjà à bord du bateau qui l’emmène en Chine que la vie n’est pas telle que sa mère lui a décrit. A la faveur des rencontres, Mary affirme son caractère, pense par elle-même et s’écarte du mode de vie qui lui est imposé. A son arrivée au Japon, Mary croise une féministe, s’émancipe par le travail. En avance sur son temps.

4. Pour la forme épistolaire qui nous fait entrer dans l’intimité de l‘héroïne. Mary écrit de longues lettres à sa mère sur le bateau, puis tient un journal intime quand elle n’a plus personne à qui parler. Les lettres ne sont pas forcément régulières mais nous font partager toute sa vie, du plus infime détail comme la décoration de sa maison à l’événement le plus tragique, comme le kidnapping de son enfant.

5. Pour la peinture de mœurs. On y voit une Chine aux deux visages au début du XXe siècle, avec des pousse-pousse rachitiques à tout les coins de rue, et des expatriés qui mènent chichement une vie de réception. On découvre ensuite un Japon menacé par les catastrophes naturelles, replié sur lui-même et extrêmement codifié, presque incompréhensible pour un occidental.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très belle description de ce roman vraiment chouette. Je suis en plein milieu, et je me régale !

Anonyme a dit…

Je suis aussi au beau milieu du roman. On finit par s'attacher à l'héroïne, et à prendre part à sa découverte du monde à un moment de grands changements, le début du XXe siècle. Un beau roman !