Lake tahoe,
Fernando Eimbcke
Si vous allez au cinéma pour vous divertir, passez votre chemin! Lake tahoe n'est pas fait de cette trempe-là, il est fait de plans qui traîne en longueur, véritable torture pour les corps fatigués qui ne résisteront pas à l'appel d'Orphée. Comme je m'ennuyais ferme mais que j'étais bien réveillée, j'ai employé mon temps à compter la longueur d'un plan fixe : filmer le héros assis au volant de sa voiture prendra ainsi pas moins de une minute au réalisateur. Toutes les non-actions des personnages comme fumer une cigarette ou attendre une personne atteignent la même moyenne. Et encore, ce sont les scènes où il "se passe quelque chose" car il ne faut pas oublier les plans des paysages : routes, rues et garages automobiles. Ces belles images seraient mieux passées dans un reportage photographique, média de l'immobilité.
Et puis il y a ces incessants et irritants trous noirs, des fondus, qui durent quelques secondes à quasiment une minute, laissant place à des bruitages. On en oublierait presque notre sujet : un adolescent a embouti sa voiture dans un poteau et part à la recherche d'un garagiste, ce qui lui évite de penser à son père qui vient de déceder et de rester auprès de sa mère desespérée. Avec cette mort, le temps est comme arrêté ce que rend parfaitement bien ce film mais au final, c'est le spectateur qui risque de mourir d'ennui.