mardi 22 juillet 2008

Lu et desapprouvé/ Fuckwoman

Fuckwoman,

Warwick Collins

C’est une immense farce qui se déroule à Los Angeles : une femme qui se prend pour une super héroïne et qui se fait appeler Fuckwoman abuse et humilie sexuellement des violeurs sur qui la police n’a jamais pu mettre la main. Dans une ville où règne le pouvoir de l’image, c’est logiquement au travers des médias et plus encore de la télévision que l’on suit les soubresauts de cette affaire qui passionne les foules. Le suspens ne dure pas longtemps sur l’identité de cette justicière qui est en fait journaliste dans un grand quotidien mais l’intérêt réside surtout dans les dialogues où se confrontent autant les personnalités que les idées.
Personnellement, l’auteur ne m’a fait ni aimer l’héroïne ni ses contradicteurs. Les personnages sont caricaturaux, voire sectaires : une féministe extrémiste qui castre du mâle autant physiquement que verbalement, un psychiatre autoritaire qui expérimente des produits chimiques sur sa patiente, un rédacteur en chef conservateur et chasseur qui aime scandaliser ses collaborateurs, un maire conservateur prêt à tout pour se faire réélire…
D’abord happé par une intrigue farfelue, la déception gagne à la lecture de ce scénario hautement improbable : on imagine mal en effet une femme mettre une branlée à 16 gros bras grâce aux longueurs qu’elle fait à la piscine et des cours d’auto-défense qu’elle prend une fois par semaine…Warwick Collins cherche-t-il à être adapté à la télévision avec ce roman ? Parce qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau à un mauvais téléfilm américain qui reprend tous les codes hollywoodiens, allant même jusqu’à se conformer à un happy-end douteux. On peut se demander si ce livre n’est pas une imposture comme la ville elle-même à la lueur des propos d’Helen A. Brinkman, citée en préambule : « C’est l’imposture de la ville qui est authentique. » Dans ce cas, c’est une réussite, car ce roman n'est qu'une suite d'improbabilités.

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