dimanche 25 mai 2008

Lu et approuvé/ La fête au bouc

La fête au bouc,
Mario Vargas Llosa
Une avocate exilée aux Etats-Unis revient en République dominicaine qu'elle a quittée depuis des décennies. Ses pas la conduisent au chevet de son père mourant, un sénateur déchu du régime dictatoriale...
Quatre hommes dans une voiture fomentent un attentat contre le despote Rafael Leónidas Trujillo qui tient le pays d'une main de fer depuis plus de 30 ans. Avant ce moment crucial, ils se remémorent les événements qui les ont poussés à l'acte...
Plusieurs intrigues se croisent mais se confondent au final dans le destin de Trujillo. On assiste ici au dernier soufffle du "bouc" qui n'ursupe pas cette comparaison lui qui assouvit ces bas instints avec de la chair fraîche et vierge, lui qui étanche sa soif de pouvoir en terrorisant ses conseillers et en torturant ses opposants. C'est un animal politique, fin stratège et calculateur, mais misanthrope et egocentrique. A la fin de sa vie, c'est son incontinence et son impuissance qui le préoccupe, plus encore que les sanctions de l'Orgnisation des Etats américains, plus encore que le soulèvement des curés...
Une histoire passionnante d'un point de vue historique car Mario Vargas Llosa nous montre les facettes de ce fou au pouvoir et de cette tyrannie sanglante, mais aussi d'un point de vue psychologique car les personnages ont tous un lourd passé dont ils doivent se libérer pour vivre... Même si on connait l'issue finale du livre, puisque Trujillo a été assassiné en 1961, un vrai suspens nourrit ce roman : une tension palpable dans les longues minutes d'attentes dans la voiture avant l'attentat jusqu'à la chasse à l'homme pendant de longues semaines après la mort du tyran. On aurait envie de connaître la suite puisque Joaquin Balgaguer Ricardo, président fantoche à la fin des années Trujillo, a continué à hanter la politique dominicaine jusqu'en 2000.

1 commentaire:

Nicolas a dit…

Un très bon roman, captivant et instructif, malgré tout de même quelques longueurs et un nombre de personnages assez important, ce qui nuit un peu au confort de lecture.