jeudi 26 mars 2009

Lu et approuvé/ Vingt-quatre heures de la vie d'une femme

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme,
Stefan Zweig

Dans une pension sur la côte d'Azur, les esprits s'échauffent autour du cas d'une femme mariée bien sous tout rapport qui s'enfuit par amour avec un jeune homme qu'elle n'a vu qu'une seule fois...
Le narrateur défend cette femme que tout le monde juge amorale et se trouve conforter dans son choix par une vieille bourgeoise anglaise qui lui fait un étrange récit : 24h de sa vie où tout aurait pu basculer. C'est passionnant et percutant, avec notamment des descriptions particulièrement réussis de la fièvre du jeu.

Vu et approuvé/ Girgio di Chirico

Giorgio di Chirico, la fabrique des rêves
Musée d'art moderne de Paris


La première salle est de loin la plus intéressante de l'exposition consacrée au peintre italien Giorgio di Chirico. Ce sont ses débuts surréalistes dans la peinture, dans les années 20-40, où se révèlent les thèmes qui lui sont chers. On y voit des places italiennes, des ombres, des statues, des trains qui passent, des usines en construction... On voit aussi des tableaux "métaphysiques", enchevêtrement d'objets insolites et de gourmandises, dans une pièce aux étranges proportions et aux perspectives distordues. Puis vient toute la série de portrait avec des mannequins sans visage comme ceux utilisés dans les crash tests, suivis des bains mystérieux. La deuxième salle signale le retour de Giorgio di Chirico aux bases du métier et au classicisme : il reprend ainsi des thèmes antiques selon la manière de ses maîtres : Rubens, Titien, Raphaël, Fragonard. Il pousse le vice jusqu'à faire un autoportrait déguisé en Rambrandt ou en Louis XV. Il a sans doute le goût de la parodie et de l'autodérision puisque dans les dernières années de sa vie, il se met à repeindre ce qu'il avait fait à ses débuts : retour des places italiennes, des statues antiques et des mannequins sans visage. Certains disent que c'est par manque d'imagination, d'autres qu'il est critique envers lui-même. Andy Warhol a tellement adoré qu'il a repris le concept dans son oeuvre. Pour le visiteur, c'est quand même gênant de voir 10 fois le même tableau!

L'info en plus : A voir jusqu'au 24 mai.

mercredi 18 mars 2009

Lu et approuvé/ L'Amour au temps du choléra

L'amour au temps du choléra,
Gabriel Garcia Marquez


Pour qui a lu le chef d'œuvre Cent ans de solitude, L'Amour au temps du choléra peut sembler un poil moins réussi. Dans une petite ville des Caraïbes, à la fin du XIXe siècle, Florentino Ariza, un jeune télégraphiste tombe éperdument amoureux de Fermina Daza, encore écolière. Ils s'échangent des billets doux jusqu'à ce que le père de la jeune fille découvre cette romance naissante et l'éloigne de la ville. A son retour, Fermina Daza épouse un jeune homme promis à un bel avenir, le Docteur Urbino. Florentino Ariza patiente jusqu'à la mort de son rival, soit quelques 50 années, pour reconquérir le coeur de sa belle. Un amour un peu désuet, comme il n'en existe que dans les livres. Gabriel Garcia Marquez lève néanmoins un tabou : l'amour et la sexualité à un âge où on croit ne plus pouvoir se le permettre. Personnellement, j'ai quelque peu décroché mon attention au fil des pages. Autant on est dedans quand sont évoqués les derniers jours du mari au début du roman et l'histoire d'amour entre les deux vieillards à la fin, autant on décroche sur certains passages dédiés aux progrès de la télégraphie ou du transport maritime. Car Gabriel Garcia Marquez n'est jamais aussi bon que quand il dépeint les sentiments et les aléas de la vie.

vendredi 13 mars 2009

Vu et approuvé/ David La Chapelle

Rétrospective David La Chapelle
Hôtel de la Monnaie de Paris


David La Chapelle fut un disciple d'Andy Warhol et cela se voit dans son œuvre, critique envers une société d'hyperconsommation où on cherche alors les vraies valeurs.
L'artiste américain mêle religion et pornographie, notamment dans le fresque le Jardin des délices où la reine n'est autre que Paris Hilton...En matière de beauté surfaite et de vide intersidéral, on ne fait pas mieux. David La Chapelle aime les stars et les met à leur avantage : sublime Noemi Campbell à déjeuner, Angelina Joli la bouche en coeur, etc.
Mais son oeuvre est aussi plus profonde, même si elle reste très souvent manichéenne : la fresque guerre et paix où des soldats répondent à des anges, celle où des barbies musulmanes (dont la burka est étrangement transparente) clouent littéralement au sol un éphèbe.
David La Chapelle aime la juxtaposition d'images, le choc de deux réalités comme la série sur les catastrophes naturelles où des mannequins très bien attifées tirent leur valise sur fond de maisons dévastées. Il a une imagination débordante, une vision de la société, ce qui en fait bien plus qu'un photographe de stars.


L'info en plus : L'exposition dure jusqu'au 31 mai 2009.

Lu et approuvé/ Le théâtre des perceptions

Le théâtre des perceptions,

Angela Carter


Ca ressemble à la vie de bohème dans les années 30, c’est en fait la vie des hippies dans les années 60. Mais Joseph, qui lave les morts dans un hôpital, ne sait pas à quoi ça sert de vivre ? Il tente alors de se suicider. Ses projets sont contrecarrés par l’arrivée d’une nouvelle voisine qui le sauve in-extremis : Anne, la morne Anne, boiteuse et malheureuse. Pour remonter le moral du suicidaire, il y a Viv, le copain indéfectible qui vit sur ses indemnités de chômage. Il y a aussi la mère de Viv, prostituée de luxe qui fait tant d’effet au petit Joseph. Autant de personnages qui forment un théâtre de l’absurde. C’est drôle et dérisoire.

jeudi 12 mars 2009

Vu et desapprouvé/ Sonia Rykiel

Sonia Rykiel,
Musée des Arts décoratifs


Le musée des Arts décoratifs à Paris consacre une exposition à Sonia Rykiel à l'occasion des 40 ans de la maison de haute couture. On ne peut pas dire que cette exposition soit très vivante avec des mannequins derrière des vitrines portant les créations de Rykiel : elles ne rendent sans doute pas aussi bien la qualité des coupes et des vêtements , comme l'auraient fait des personnes bien en chair (oui, oui, je parle des vrais mannequins) déambulant sur un podium.
La grande prêtresse de la mode est celle de la "déforme" paraît-il : il est vrai qu'il faut oser mettre un tailleur matelassé ou encore une veste de smoking avec un jogging...informe. Ses chandails
se retrouvent aujourd'hui dans n'importe quel magasin de prêt-à-porter, signe sans doute d'une oeuvre visionnaire. Mais "celui qui ne comprend rien à la mode", comme moi, en sortira encore plus dubitatif.

L'info en plus : L'expo continue jusqu'au 19 avril 2009.

Vu et approuvé/ Pete Doherty


Pete Doherty,
Bataclan


Pete Doherty a 30 ans aujourd'hui. Ses fans y ont pensé deux jours plus tôt, lors de ses concerts au Bataclan, en entonnant Happy birthday to you et lui envoyant quelques cadeaux (soutien-gorge essentiellement) ! A chaque fois que Pete fait une sortie publique, on se doit d'émettre un bulletin de santé : pâle et émacié à la fête de l'Humanité, il est revenu plus en forme et plus gros aussi. Pas facile de suivre une désintox... Pour la musique, Pete Doherty reste Pete Doherty : génial! Il a présenté ici son premier album solo (le 5e en comptant ceux avec les Libertines et les Babyshambles) où il prend comme un nouveau départ. Il laisse le punk et l'urgence de ses débuts pour des mélodies plus soignées et orchestrées, lorgnant vers le blues et la country parfois. La preuve, c'est qu'il y a un vrai orchestre avec violon, violoncelle, contrebasse. Je vous rassure, il reste la ligne basse, batterie, guitare. Et quelle guitare! Celle de Graham Coxon Blur) qui a accompagné l'artiste sur scène. Autre invité de marque, Stephen Street, producteur de Blur et des Smith. Un beau cadeau en somme pour lui et pour les spectateurs.

L'info en plus : L'album Grace/Wastelands sort le 16 mars.