Giorgio di Chirico, la fabrique des rêves
Musée d'art moderne de Paris
La première salle est de loin la plus intéressante de l'exposition consacrée au peintre italien Giorgio di Chirico. Ce sont ses débuts surréalistes dans la peinture, dans les années 20-40, où se révèlent les thèmes qui lui sont chers. On y voit des places italiennes, des ombres, des statues, des trains qui passent, des usines en construction... On voit aussi des tableaux "métaphysiques", enchevêtrement d'objets insolites et de gourmandises, dans une pièce aux étranges proportions et aux perspectives distordues. Puis vient toute la série de portrait avec des mannequins sans visage comme ceux utilisés dans les crash tests, suivis des bains mystérieux. La deuxième salle signale le retour de Giorgio di Chirico aux bases du métier et au classicisme : il reprend ainsi des thèmes antiques selon la manière de ses maîtres : Rubens, Titien, Raphaël, Fragonard. Il pousse le vice jusqu'à faire un autoportrait déguisé en Rambrandt ou en Louis XV. Il a sans doute le goût de la parodie et de l'autodérision puisque dans les dernières années de sa vie, il se met à repeindre ce qu'il avait fait à ses débuts : retour des places italiennes, des statues antiques et des mannequins sans visage. Certains disent que c'est par manque d'imagination, d'autres qu'il est critique envers lui-même. Andy Warhol a tellement adoré qu'il a repris le concept dans son oeuvre. Pour le visiteur, c'est quand même gênant de voir 10 fois le même tableau!
L'info en plus : A voir jusqu'au 24 mai.