mardi 12 avril 2011

Vu et approuvé/ The company men

Cinéma

The Company men,
de John Wells


Ce film est sans doute plus édifiant pour un Américain que pour un Français. En effet, Bobby Walker est une caricature de l'american way of life : une belle et grande maison, une nouvelle Porsche dans le garage, un super swing au golf, deux enfants formidables... Il travaille dans la société GTX qui subit de plein fouet la crise et licencie à tour de bras, avec à sa tête un patron qui pense davantage au cours de son action et des dividendes des actionnaires qu'aux hommes qui vont être sacrifiés sur l'autel du capitalisme. Et voilà en quoi ce film américain, réunissant quand même des acteurs aussi illustres que Ben Affleck ou Tommy Lee Jones, peut surprendre dans le pays qui a vu le capitalisme naître et se développer. Et où on ne s'attend pas qu'une forme de contestation puisse sortir des studios d'Hollywood.

Dans ce film, on suit trois destins. Ceux de pères de familles ou de maris qui n'arrivent plus à subvenir aux besoins d'une famille ou d'une épouse. Mais il ne s'agit pas ici de les nourrir ou de les vêtir. Non, il s'agit de permettre à sa fille de faire un voyage scolaire en Italie, de pouvoir payer son abonnement de golf ou d'offrir à son épouse une console à 17 000 dollars. On a du mal à plaindre ces chômeurs qui doivent renoncer à leur Porsche, quand tant de gens dans le monde doivent renoncer à bien plus... Mais ce film montre aussi combien un licenciement peut "émasculer" un homme, notamment dans des familles traditionnelles où seul l'homme travaille et où la femme s'occupe des enfants quand il y'en a.

Les + : la réalisation sobre et la brochette d'acteurs : Tommy Lee Jones, Ben Affleck et Chris Cooper, impeccables dans leurs interprétations d'hommes déchus.

Les - : les discours convenus et le happy end

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