Mémoires d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir a été partout dans les médias en ce mois de janvier parce qu’elle est née à quatre heures du matin le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail.
C’est donc le bon moment pour se plonger dans sa biographie qui démarre avec Mémoires d’une jeune fille rangée et suivis de La force de l’âge, La force des choses, Tout compte fait et Une mort très douce. Ce premier volume passionnant relate l’enfance, l’adolescence et l’envol du cocon familial d’une jeune fille coincée dans un carcan bourgeois et catholique où l’on censure des passages entiers des livres, où l’on ouvre le courrier des demoiselles et où on leur choisit un avenir convenable. On a beau être une femme de caractère et assoiffée de liberté, on ne se débarrasse pas de son milieu et de son éducation comme ça. Dès l’enfance, Simone de Beauvoir entrouvre la porte d’une autre vérité avec Noël : « Je trouvai incongru que le tout-puissant petit Jésus s’amusât à descendre dans les cheminées comme un vulgaire ramoneur. Je remuai longtemps la question dans ma tête, et je finis par m’en ouvrir à mes parents qui passèrent aux aveux. Ce qui me stupéfia, ce fut d’avoir cru si solidement une chose qui n’était pas vraie, c’est qu’il pût y avoir des certitudes fausses. » Elle la referme à l’adolescence quand elle cesse de croire en Dieu : « Depuis longtemps, l’idée que je me faisais de lui s’était épurée, sublimée, au point qu’il avait perdu tout visage, tout lien concret avec la terre et de fil en aiguille l’être même. Sa perfection excluait sa réalité.»
Elle se défait plus difficilement de sa pudibonderie et de sa chasteté se définissant elle-même comme une « oie blanche ». Elle pense à se marier avec son cousin Jacques jusqu’à ce qu’elle découvre une autre vie dans les bars parisiens où elle s’enivre et dans les débats intellectuels qu’elle a avec ses camarades. Et il y a la fameuse rencontre qui va tout changer, celle avec Jean-Paul Sartre : « Voilà que je rencontrais quelqu’un aux yeux de qui mes frénésies paraissaient timides. Et en effet, si je me comparais à lui, quelle tiédeur dans mes fièvres ! Je m’étais crue exceptionnelle parce que ne concevais pas de vivre sans écrire : il ne vivait que pour écrire. »
Simone de Beauvoir avait cependant deux certitudes : qu’elle consacrerait sa vie à l’écriture et qu’elle était l’égale des hommes. Avoir des enfants, faire le ménage, très peu pour elle. Etre une pionnière, être reconnue, ça lui allait mieux. Et il y a cent ans, c’était terriblement anticonformiste.
Simone de Beauvoir a été partout dans les médias en ce mois de janvier parce qu’elle est née à quatre heures du matin le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail.
C’est donc le bon moment pour se plonger dans sa biographie qui démarre avec Mémoires d’une jeune fille rangée et suivis de La force de l’âge, La force des choses, Tout compte fait et Une mort très douce. Ce premier volume passionnant relate l’enfance, l’adolescence et l’envol du cocon familial d’une jeune fille coincée dans un carcan bourgeois et catholique où l’on censure des passages entiers des livres, où l’on ouvre le courrier des demoiselles et où on leur choisit un avenir convenable. On a beau être une femme de caractère et assoiffée de liberté, on ne se débarrasse pas de son milieu et de son éducation comme ça. Dès l’enfance, Simone de Beauvoir entrouvre la porte d’une autre vérité avec Noël : « Je trouvai incongru que le tout-puissant petit Jésus s’amusât à descendre dans les cheminées comme un vulgaire ramoneur. Je remuai longtemps la question dans ma tête, et je finis par m’en ouvrir à mes parents qui passèrent aux aveux. Ce qui me stupéfia, ce fut d’avoir cru si solidement une chose qui n’était pas vraie, c’est qu’il pût y avoir des certitudes fausses. » Elle la referme à l’adolescence quand elle cesse de croire en Dieu : « Depuis longtemps, l’idée que je me faisais de lui s’était épurée, sublimée, au point qu’il avait perdu tout visage, tout lien concret avec la terre et de fil en aiguille l’être même. Sa perfection excluait sa réalité.»
Elle se défait plus difficilement de sa pudibonderie et de sa chasteté se définissant elle-même comme une « oie blanche ». Elle pense à se marier avec son cousin Jacques jusqu’à ce qu’elle découvre une autre vie dans les bars parisiens où elle s’enivre et dans les débats intellectuels qu’elle a avec ses camarades. Et il y a la fameuse rencontre qui va tout changer, celle avec Jean-Paul Sartre : « Voilà que je rencontrais quelqu’un aux yeux de qui mes frénésies paraissaient timides. Et en effet, si je me comparais à lui, quelle tiédeur dans mes fièvres ! Je m’étais crue exceptionnelle parce que ne concevais pas de vivre sans écrire : il ne vivait que pour écrire. »
Simone de Beauvoir avait cependant deux certitudes : qu’elle consacrerait sa vie à l’écriture et qu’elle était l’égale des hommes. Avoir des enfants, faire le ménage, très peu pour elle. Etre une pionnière, être reconnue, ça lui allait mieux. Et il y a cent ans, c’était terriblement anticonformiste.
L'info en plus : Le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes vient d'être créé à l'occasion du centenaire de sa naissance. Doté de 20 000 euros, il a récompensé deux femmes. La première est la romancière bangladaise Taslima Nasreen, menacée de mort par des islamistes à la suite de la publication de son premier roman Lajja (La Honte), qui dénonce l’oppression dans laquelle vit la communauté indoue au Bangladesh. Elle pourrait recevoir son prix des mains de Nicolas Sarkozy. La seconde est l 'ancienne députée hollandaise Ayaan Hisri Ali, qui a fait voté une loi contre l'excision dont elle a été victime et qui combat le cléricalisme tel "un Voltaire noir". Menacée de mort elle aussi, elle s'est exilée aux Etats-Unis.
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