lundi 28 janvier 2008

Vu et approuvé / Samuel Van Hoogstraten


Les pantoufles,
Samuel Van Hoogstraten (1654-1662, Louvre)


Circulez, y a rien à voir ! A part une enfilade de portes d’un intérieur hollandais. Certes, on apprécie la mise en abyme, le travail de perspective mais pas de quoi fouetter un chat. En y regardant de plus près, on s’étonne du balai tout de traviole dans la première pièce alors que le damier est parfaitement géométrique et les lignes parfaitement symétriques. Puis l’on découvre ces fameuses pantoufles abandonnées sur le pas de la porte, dans la lumière de la deuxième pièce qui les éclaire comme un projecteur. Des clés encore tremblantes dans la serrure, une nappe toute fripée, un bout de chandelle éteint à la vite, un livre posé n’importe comment sur une table à une époque (XVIIe) où on ne le fait pas : pourquoi tant de négligence ? Pourquoi tant de précipitation ? Il paraît et apparaît que les objets de ce tableau son essentiellement féminins et domestiques : le balai (c’était pas encore la révolution des sexes) le trousseau de clé (la femme était la gardienne du foyer), le livre (occupation futile de femme oisive ?), ce qui attesterait de la présence d’une femme.
La réponse à nos questions pourrait se trouver dans le tableau du fond qui représente une femme près d’un lit et d’un tabouret parlant à on ne sait qui. Ce mystère enflamme nos imaginations et on se dit que si l’action ou la chose est cachée, c’est qu’elle est péchée. Et qu’il y aurait peut-être bien un amant derrière cette porte…


L’info en plus : Le tableau dans le tableau est en fait une variante d’une œuvre existante, peinte par Gerard ter Borch, connu sous le nom d’ Admonestation paternelle. Et qu’a fait la demoiselle pour se faire remonter les bretelles ? Des choses pas très catholiques sans doute puisque ce tableau dénonce l’amour vénal.

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