vendredi 2 janvier 2009

Lu et approuvé/ L'horloge sans aiguilles

L'horloge sans aiguilles,
Carson McCullers


Plus on lit Carson McCullers, plus on a envie de la lire. Malheureusement, l'auteur n'a écrit que quatre romans, un recueil de nouvelles et une pièce de théâtre, alors le stock s'épuise trop vite! Mais ne boudons pas notre plaisir devant ces petites pépites de la littérature!
Dans l'Horloge sans aiguilles, Malone apprend qu'il a une leucémie et qu'il lui reste un an à vivre, lui le petit pharmacien de Milan (Géorgie, USA) qui a fait un mariage sans amour, eu des enfants sans amour et n'a même pas eu le temps de croquer la vie à pleine dent. Il cherche un peu de réconfort dans les paroles de son ami le juge, personnage exécrable s'il en est, sudiste jusqu'au bout des ongles, se divertissant d'un noir aux yeux bleus, lui qui a appartenu au Ku Klux Klan et qui souhaite rétablir l'esclavage dans son pays. Mais le juge a d'autres soucis : non seulement les domestiques noirs réclament un salaire plus élevé mais son petit-fils, la prunelle de ses yeux, se détache de lui et de ses idées, provoquant un fossé générationnel trop grand à combler! Son petit-fils préfère lui la compagnie d'un jeune noir aux yeux bleus fascinant, un orphelin qui recherche une figure maternelle, menteur comme un arracheur de dent.
Chacun cherche un peu de réconfort chez l'autre formant une chaîne qui ne se referma jamais parce que chacun est enfermé ou rejeté dans sa solitude. Mais il n'est pire solitude que celle du face-à-face avec la mort. Carson McCullers le sait bien, elle qui est victime d'une attaque en 1947 qui lui paralyse la moitié du corps et qui meurt d'un cancer 20 ans plus tard.
Ce roman n'est pas que sur le temps d'une vie mais sur le temps de l'histoire avec un grand H, celle qui avance et progresse, balayant des vieux idéaux de blancs conservateurs et proposant un nouvel équilibre du monde. Enfin, on peut toujours espérer...

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