mercredi 14 janvier 2009

Lu et approuvé/ Pieux mensonges


Pieux mensonges,
Maile Meloy


Le postulat de ce roman est simple : représenter une famille américaine dans la seconde moitié du XXe siècle. Dans un format aussi court (300 pages) , cela tient d'une gageure et de fait ce roman me laisse un goût d'inachevé.
J'étais pourtant bien happé par l'histoire d'Yvette qui se marie avec Teddy pendant la Seconde Guerre mondiale, juste avant qu'il n'aille sur le front des opérations. Les rapports à distance et l'insidieuse jalousie de son mari pourrissaient ainsi leur couple sans qu'elle le sache. On aurait pu avoir un roman pénétrant les coeurs et disséquant les relations humaines.
Au lieu de ça, on tourne la page et les filles d'Yvette ont déjà 20 ans. On tourne une autre page et l'une essaye désespérément d'être enceinte et l'autre divorce d'un mari trop absent. Bref, on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages qui ne sont de toute façon pas attachants, on ne fait qu'effleurer des destins et survoler les problèmes. Pourtant, les Santerre ont de lourds secrets à cacher! Ils se sont éloignés assez largement de la famille modèle américaine à laquelle Yvette et Teddy aspiraient!
Mais ce qui me dérange le plus vers la fin du roman, c'est la présence un peu trop étouffante de Dieu, Il, Lui, le Grand, le Tout Puissant qui revient toutes les deux lignes comme si tout le monde devait se convertir. J'ai l'impression de revivre mon catéchisme! Et surtout de remettre en question son existence par un gamin de 6 ans comme si à cet âge on se posait déjà des questions théologiques et philosophiques! Ceci dit, je suis en train de lire un roman où un garçon de CM1 déclare en classe que : "La vérité est une substance flexible" Sans rire. Et je précise que ce n'est pas de la science-fiction.
Mais pour en revenir à nos moutons, je dirais que ce roman est facile et plaisant à lire, genre équivalent d'un Anna Galvada en France, mais ça casse pas trois pattes à un canard pour rester dans la métaphore animale.

L'info en plus : Il paraît que Philip Roth a dit beaucoup de bien de ce premier roman. Sachant que j'ai déjà égratigné dans ces pages cet auteur, c'est que décidément, je ne suis pas sur la même longueur d'onde que lui. C'est sans doute parce que je ne suis pas considéré comme un auteur majeur de ma génération ;-)

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