samedi 12 mars 2011

Lu et approuvé/A la bourre et sans un rond

Livres

A la bourre et sans un rond,
Terry McMillan

« C’est pas vous qui allez m’apprendre quelque chose que j’sais pas déjà. Rapport à mes enfants, en tout cas. Ils sont grands maintenant, mais par des tas d’côtés ils s’conduisent encore comme des mômes. » Ainsi parle Viola Price, mère de quatre enfants, qui à force de s’inquiéter pour sa portée, finit à l’hôpital à cause de ses crises d’asthme. Mais toute la famille a la parole : Cecil, le père qui fuit, Lewis, qui sort de prison, Paris, qui incarne la réussite, Charlotte, celle qui fonce, Janelle, celle qui se laisse mener par le bout du nez. Est-ce parce que Terry McMillan est sociologue de formation que son roman sonne si juste et universel, même si elle cible les rapports conflictuels d’une famille afro-américaine de la fin du XXe siècle ? En tout cas, son roman se lit d’une bouchée, tellement les personnages semblent réels. Ils sont enlisés dans leur routine, frappés par les aléas de la vie. Ils n’ont pas forcément le mode d’emploi et essayent de s’en sortir comme ils peuvent. Bref, on peut aisément s’identifier à eux, reconnaître nos travers ou ceux de nos proches. C’est un beau roman sur la famille, entre amour et haine, avec les rancoeurs qui vous sautent à la figure, le souvenirs qui affleurent à la surface, les incompréhensions qui s’amplifient avec le temps. Mais restent les liens du sang.

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