No country for old men,
Ethan et Joel Coen
Si par le plus grand des hasards, vous tombez un jour sur une valise pleine de billets, passez votre chemin et rentrez à la maison. Evidemment, ce n'est pas ce que fait Llewelyn Moss qui découvre ce trésor dans le désert à la frontière des Etats-Unis et du Mexique, dans un bain de sang qui ne semble pas l'impressionner. Monsieur veut jouer les cow-boy, il va en avoir pour son argent.
Car il n’a pas n’importe quel truand à ses trousses mais un vrai psychopathe, équipé d’une bouteille d’oxygène tuante, magistralement interprété par Javier Bardem qui mériterait de gagner un oscar. A leur poursuite, deux shérifs dépassés par les évènements, le jeunot parce qu'il n'a rien dans le ciboulot et le vieux parce qu'il ne comprend pas cette nouvelle époque, cette nouvelle délinquance.
Mais qui pourrait comprendre? On n’entre pas facilement dans le cerveau d’un tueur fou. Le fossé entre lui et les autres, décidemment pas faits du même bois, nous offre des scènes d’anthologie, presque du théâtre de l’absurde. Et l’on rit bien qu’il n’y ait rien de risible. On rit parce qu’on a la peur au ventre et qu’il faut bien évacuer la pression devant ce déploiement de violence.
L’humour et le suspens sont admirablement orchestrés par les frères Coen qui prouve une nouvelle fois leur hardiesse et leur talent dans cette adaptation risquée de Cormac McCarthy, écrivain américain salué comme l’un des plus grands du XXe siècle.
L'info en plus : No country for old men est nominé huit fois aux Oscars qui auront lieu le 24 février à Hollywood: meilleur film, réalisateur, acteur dans un second rôle, scénario adapté, photographie, son, montage et montage sonore. Le film des frères Coen est le grand favori de cette compétition avec Reviens-moi de Joe Wright.
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