mardi 5 février 2008

Vu et approuvé / Shoji Ueda


Une ligne subtile, Shoji Ueda





L’exposition Shoji Ueda (1913-2000), une ligne subtile finit sa tournée européenne à la bien-nommée Maison européenne de la photographie à Paris. Cette exposition vise à montrer les œuvres méconnues du photographe japonais en dehors de celles qui lui ont apporté la notoriété et qui sont regroupées sous le nom de « théâtre des dunes ».
Pourtant, c’est bien vers les dunes de Tottori où Shoji Ueda aimait faire poser sa famille et ses amis que se dirige notre regard. Parce qu’elles sont amusantes avec ces étranges postures de ces personnages quasi automatisés et autonomes entre eux, malgré leur proximité. Parce qu’elles sont esthétiques, quasi cinématographiques, dans un décor naturel épuré : « Les dunes, c’est mon studio, on ne peut pas trouver d’arrière-plan plus parfait, car l’horizon est étirable à l’infini. Je dirais que la dune est un paysage presque naturellement photographique », disait Shoji Ueda.
Enfin, on les aime parce qu’elles sont poétiques, à la limite du surréalisme. Est-ce le chapeau melon qui nous fait penser à du Magritte ? Est-ce le paysage lunaire qui nous fait penser à du Dali ? Shoji Ueda a été un temps attiré par l’avant-garde européenne et par des expérimentations telles que la solarisation avant de revenir vers son Japon natal pour animer son petit théâtre de marionnettes dans les dunes de Tottori.

L’info en plus : Shoji Ueda est considéré comme l’un des photographes les plus brillants de son époque au Japon. Sa région lui a d’ailleurs consacré un musée, le Shoji Ueda museum of photography. Certains artistes d'aujourd'hui n’hésitent pas à reprendre à leur compte et à leur manière son œuvre, à l'image de Takahito dans une série intitulée Planet of the blythes.

Agenda : L’exposition Une ligne subtile est visible jusqu’au 30 mars à la Maison européenne de la photographie (Paris, 4e). Chaque samedi à 15h et 16h sont projetés deux documentaires sur le peintre à l’auditorium.
Et pour une projection totale dans l’œuvre du japonais, on peut se rendreà la galerie Camera obscura (Paris, 14e) voir l’exposition Shoji Ueda et Jacques Henri-Lartigue qui se tient jusqu’au 22 mars. Entrée libre.

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