Zoli
Colum McCann
J'aime beaucoup d'ordinaire les romans de Colum McCann, considéré comme l'un des meilleurs auteurs de sa génération. D'ordinaire, l'écriture y est riche et limpide...D'ordinaire, on vit son récit comme si on y était...D'ordinaire, les personnages complexes et fragiles sont passionnants. Mais l'extraordinaire se produisit : j'ai presque trouvé fastidieux de lire ce roman.
Pourtant le sujet est fort intéressant : pensez donc, Zoli, est une tzigane marquée dès sa naissance par l'originalité puisqu'on lui donne un nom d'homme, son grand-père lui apprend à lire et à écrire contre toutes les règles de la communauté...Zoli écrit et chante les poèmes des siens, et représente la femme libre et insaissisable. Mais, prise entre les traditions des tsiganes, et le mépris de la société envers sa communauté, elle ne peut vivre sa vie comme elle l'entend. Elle épouse d'ailleurs un homme qu'elle n'aime pas mais fricote avec un Anglais qui veut publier ses poèmes.
Pour tout vous dire, je n'aime pas le personnage de Zoli. On dirait qu'elle fait exprès de refuser un bonheur à portée de main. On a donc envie de lui dire : "Qu'est-ce que tu veux, bordel?" comme à une copine chiante qui ne cesserait de se plaindre. Etre une femme au milieu du XXe siècle en Slovaquie, qui plus est une tzigane répudiée par les siens, est une situation difficile à vivre...Mais la facilité et l'apathie avec laquelle elle accepte son sort a de quoi surprendre pour une femme qui est cencée être libre et rebelle comme Zoli...Trop de contradictions rendraient-elles le personnage pas assez authentique, pas assez incarnée?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire